SURVOL FR/ENG
« Une activité souterraine bénéficie d’un mana imaginaire. Il faut garder un peu d’ombre autour de nous. Il faut savoir rentrer dans l’ombre pour avoir la force de faire notre œuvre. » La Terre et les rêveries du repos, Gaston BACHELARD
Le poids de la terre sur les épaules, les lèvres noires et gercées, le goût du carbone au bout de la langue. Il fait chaud, sur ton torse nu coule l’eau noircie de ton corps, enfant de la terre, hybride carboné. Bienvenue en enfer. Tes oreilles bourdonnent du bruit ambiant, mais tu n’as jamais oublié le son du silence. Celui qui murmure le souffle, son goût ardent qui laisse les bronches en cendres. Les explosions déchirent la voûte céleste, ses étoiles noires s’écroulent inexorablement, mètre après mètre, jour après jour. Tu sens monter le long de ta colonne un frisson lorsque tu parcours seul ces immenses catacombes. Les fantômes sont là tout autour de toi, leurs âmes encore braises, et leur souvenir encore frais. Sainte Barbe ne pourra rien y faire.
Les mines sont noyées et les terrils en fusion. Ce qui devait rester enfoui gronde sous nos pieds, peuple nos imaginaires. Que reste-t-il de ses fantômes, de ses entrailles ou tant sont restés. Si l’on devait descendre à nouveau, drainer les millions de litre d’eau qui peuple ce labyrinthe obscur et rêche, par quoi seront nous accueilli. Quelle relique se cache au fond du puits ?
De ces lieux vidés de toute présence, où l’on ne peut plus poser ni pied, ni regard, j’essaye de reconstituer les images présentes. Synthétiques et imaginaires celles-ci sont pourtant chargées de mémoire, d’archives et de récits. Leur entremêlement donnant libre cours à une forme mythologique de la mine, entre figure de la mère, de la mort et de la mer. Une recherche sensorielle, le goût du souffre dans la bouche, sous les coups assourdissants des marteaux perforateurs.
« Une activité souterraine bénéficie d’un mana imaginaire. Il faut garder un peu d’ombre autour de nous. Il faut savoir rentrer dans l’ombre pour avoir la force de faire notre œuvre. » La Terre et les rêveries du repos, Gaston BACHELARD
Le poids de la terre sur les épaules, les lèvres noires et gercées, le goût du carbone au bout de la langue. Il fait chaud, sur ton torse nu coule l’eau noircie de ton corps, enfant de la terre, hybride carboné. Bienvenue en enfer. Tes oreilles bourdonnent du bruit ambiant, mais tu n’as jamais oublié le son du silence. Celui qui murmure le souffle, son goût ardent qui laisse les bronches en cendres. Les explosions déchirent la voûte céleste, ses étoiles noires s’écroulent inexorablement, mètre après mètre, jour après jour. Tu sens monter le long de ta colonne un frisson lorsque tu parcours seul ces immenses catacombes. Les fantômes sont là tout autour de toi, leurs âmes encore braises, et leur souvenir encore frais. Sainte Barbe ne pourra rien y faire.
Les mines sont noyées et les terrils en fusion. Ce qui devait rester enfoui gronde sous nos pieds, peuple nos imaginaires. Que reste-t-il de ses fantômes, de ses entrailles ou tant sont restés. Si l’on devait descendre à nouveau, drainer les millions de litre d’eau qui peuple ce labyrinthe obscur et rêche, par quoi seront nous accueilli. Quelle relique se cache au fond du puits ?
De ces lieux vidés de toute présence, où l’on ne peut plus poser ni pied, ni regard, j’essaye de reconstituer les images présentes. Synthétiques et imaginaires celles-ci sont pourtant chargées de mémoire, d’archives et de récits. Leur entremêlement donnant libre cours à une forme mythologique de la mine, entre figure de la mère, de la mort et de la mer. Une recherche sensorielle, le goût du souffre dans la bouche, sous les coups assourdissants des marteaux perforateurs.
Édition de 25, 29.7x42cm, risographie, stickers, sérigraphie.
“Les crinoïdes”, La Sira, Asnières-sur-Seine, 2024